Coup d’Etat à Chengdu ( 成都 ) !
Moi, Johanna Gbagbo fille du grand Gbagbo, Présidente de la France, de la Chine et de l’univers, j’ai viré ces deux idiots de Normands afin de pouvoir gouverner et écrire cet article comme il se doit.
Samedi 5 juin, nous avons pris une charrette nommée, je crois bien, TGV, Train Grande Vitesse, afin de parcourir 2100 km, soit 15 heures de train de Suzhou à Chengdu dans la région du Sichuan. Malheureusement, le train s’est transformé en TGL, Train Grande Lenteur, avec plus de 2 heures et demie de retard. Afin de se faire pardonner, la compagnie nous a offert à chacun de délicieux bols de nouilles instantanées, autant vous dire que toute rancœur est enterrée après ce délicieux repas !
À 00h30 du matin, nous arrivons à Chengdu et recherchons désespérément un taxi. Connaissez-vous la loi de l’offre et de la demande ? Les Chinois, non ! Il y avait environ cinq fois plus de personnes que de taxis disponibles. Bien évidemment, entre moi, Johanna Gbagbo, mon célèbre tee-shirt ObaMao (stylééééé), mon chapeau chinois, mon gros sac, et les dégaines des trois autres touristes occidentaux avec lesquels je me baladais (soit Charly, Chloé et Damien pour ceux qui ne suivent pas), les prix ont été très très gonflés.
Après cet échec (bien sûr, je ne me laisse pas avoir si facilement), nous appelons un vieil ami du nom de Hubert (comprenez Uber, service de taxi privé qui marche du tonnerre en Chine). Nous laissons passer 5, 10, 15 minutes, mais toujours pas de Hubert. Ce dernier finit par nous appeler et la sentence est sans appel : « il va falloir vous débrouiller les gars, la police me fait barrage » (inutile de préciser que cette histoire est romancée, on n’a aucune idée de ce qu’il a dit au téléphone, quelle idée de parler chinois aussi ?!). Bon… Deuxième échec !
Nous prenons donc finalement un taxi, cher, et malheureusement, nous ne nous arrêtons pas au bon endroit : il est 1h30 du matin, la tension monte chez mes acolytes, moi, je reste évidemment parfaitement sereine. Nous nous aventurons dans la jungle chinoise, dans un noir absolu, la marche est dure, éprouvante, un chien enragé (réellement) nous attaque, je suis à deux doigts de sauter sur le dos de Damien, entre lui et moi, la question ne se pose pas, Chloé fera sans et elle comprendra j’en suis sûre !
À 2 heures du matin, nous arrivons enfin à l’auberge, en sueur, fatigués mais tous vivants (de toute façon, je suis immortelle).
Dimanche 6 juin, matinée chill-out, farniente, au calme, pépère Robert, autrement dit, on dort comme des larves et on prend un petit déjeuner copieux à midi. L’après-midi, nous visitons un monastère du nom de Wushu : il est GRATUIT, nous nous pinçons mutuellement, mais oui, nous sommes en Chine et vagabondons dans un lieu sans devoir payer, c’est inédit ! Comme dirait le fameux personnage Mario Kart « Ex-aequo !! », ou la célèbre Whoopi Goldberg « Alléluia ! » !
Nous nous promenons dans un jardin avec de belles tortues, assistons à une prière bouddhiste, et nous nous faisons un nouveau copain affublé d’un treillis sans âge et nous racontant des histoires incompréhensibles en chinois. L’important c’est que la complicité s’installe et que son récit nous fait bien rire : il est croquant, gourmand, fondant, pétillant comme en Provence ! En plus contrairement aux trois autres idiots d’occidentaux, il me donne le doux surnom de « Meinyu », qui signifie « ma jolie » en chinois (seul mot qu’on a réussi à saisir dans son long monologue).
Aujourd’hui, lundi 6 juin, nous sommes partis voir mes cousins blancs et noirs, mais plutôt noirs que blancs, car j’ai décidé qu’il en serait ainsi : les pandas !
Ces gros fainéants ont une vie de rêve : jouer, manger, dormir, manger, dormir, manger encore, etc. etc. Bien sûr, on leur pardonne leur fainéantise, ces gros nounours sur pattes sont absolument craquants ! D’ailleurs, comme ils savaient que j’arrivais, une maman panda s’est dépêchée de mettre bas et nous avons même eu l’extrême privilège de voir un bébé panda de moins d’une semaine !!!
Autrement, nous avons aussi vu des pandas roux, anciennement appelés « Pandas » tout court, et découverts par l’homme en 1820. Quarante ans plus tard, les pandas géants débarquent, les détrônent et se proclament « Pandas » tout court ! Souvenir aujourd’hui encore douloureux pour les pandas roux. Mais ne soyez pas tristes pour les pandas roux, mes cousins les pandas géants ont bien fait de virer ces faibles moins que rien de faux chats.
Pour votre culture, panda en chinois se dit « Xiong Mao » ( 熊猫 ), qui signifie « Ours Chat », habile non ?!
Cet après-midi, nous avons visité un marché aux fruits, légumes et autres mets sacrément pimentés, signatures de la région du Sichuan, avec notre guide touristique chinoise Jenny. Une Chinoise au sourire et à la bonne humeur incroyables, admirant tout particulièrement mon pouvoir et ma bonté suprêmes.
Mardi 7 juin, la chaleur est toujours étouffante, nous dépassons les 36°, c’est à se demander si je ne suis pas retournée sur ma terre natale : la Côte d’Ivoire. À 11h40, nous partons dans un monastère/couvent déjeuner avec des nones. Les bénédicités version bouddhiste débutent, nous entendons les cloches, une none fait des offrandes à Buddha. Nous sommes assis en face de quatre nones, le repas est modeste mais très bon. Nous sommes impressionnés par la générosité de ces gens car certains viennent nous offrir de petits présents en plus du repas. Ce moment est merveilleux, et nous l’immortalisons au travers d’une photo polaroïd que nous offrons à un fervent fidèle du monastère.
L’après-midi, sous cette chaleur « chaude » (oui ça existe, car dans mon royaume, nous avons des chaleurs froides et des chaleurs chaudes), nous partons à la rencontre de l’ancien dirigeant de la Chine, à qui j’ai d’ailleurs tout appris : ce cher Mao Zedong, enfin plus précisément sa statue.
Il est ensuite temps de se reposer dans le « People’s Park » (littéralement le parc du peuple), où nous rencontrons des mères de famille qui affichent des annonces afin de marier leurs filles célibataires, car oui, en Chine il faut un petit peu provoquer le destin ! Nous prenons aussi un thé bien chaud à côté des joueurs de mahjong, car il est bien connu que pour calmer la soif et refroidir la température du corps, il faut boire des boissons chaudes (ça n’en reste pas moins difficile pour autant…).
Le soir, nous assistons dans l’auberge de jeunesse à une démonstration de deux artistes d’opéra Sichuanais : le maquillage, les costumes et le jeu des acteurs sont époustouflants. Nous passons un très bon moment et faisons une jolie photo avec les artistes.
Mercredi 8 juin (joyeux anniversaire Amélia si tu nous entends, ou plutôt nous lis), nous quittons Chengdu pour la sublime contrée de Jiuzhaigou, avec un bus de 10 heures. Je pense que ce sera laborieux, même épique, mais comptez sur moi pour rassembler et motiver mes sujets pour cette nouvelle et belle aventure qui nous attend !
C’est ainsi que cet article s’achève, comme le dirait un de mes modèles « Veni Vidi Vici » !
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