À la (re)découverte de Mumbai

Voilà déjà presque 6 mois que nous sommes revenus à Mumbai, et l'heure est venue de faire un petit bilan. Sans plus attendre, je vais partager notre conclusion dès l'introduction : ce n'est pas ce à quoi nous nous attendions... 

C'est grâce à notre première expérience en Inde que j'ai commencé à croire dur comme fer au célèbre dicton : rien n'arrive par hasard. Quand Damien a eu la confirmation que nous repartions à Mumbai, c'est la première chose à laquelle j'ai pensé. Pour ceux qui s'en souviennent, j'avais quitté l'Inde un peu en catastrophe à cause de mes problèmes de santé, Damien y était resté un an tout seul, et je n'étais revenue qu'un mois avant la fin pour l'aider à préparer le déménagement. Cette fin d'expérience précipitée m'avait donc laissé un petit goût amer, et l'idée d'y retourner m'a tout de suite enchantée.  

6 mois plus tard, je peux dire que la vie qu'on a ici aujourd'hui n'est pas celle que j'aurais imaginée. Je nous voyais déjà habiter dans notre quartier préféré, marcher tous les soirs dans les petites rues alentours, faire les courses dans nos magasins préférés, reprendre les cours de yoga avec notre super professeur... Finalement, on ne fait rien de tout ça, et pour cause... 

Premier gros changement : après de nombreuses visites d'appartements et de multiples tergiversations, nous nous sommes résolus à changer de quartier pour se rapprocher du travail de Damien parce qu'il travaille très tard, et qu'il y a énormément d'embouteillages. En plus de cela, nous habitons dans une immense tour d'une résidence toute neuve, même pas complètement terminée, car il s'agit du seul appartement en bon état et "au calme" que nous ayons visité. Nous nous retrouvons dans un appartement similaire à celui que nous avions à Dubaï, et cela nous surprend grandement puisque la plupart des logements de Mumbai ne sont pas aussi récents. 

Avec le changement de quartier vont les changements d'habitudes. Ici, ce n'est pas un petit quartier sympa où l'on peut marcher et faire ses courses à pied. C'est un quartier d'affaires en développement, on marche seulement dans le parc de notre résidence et on se retrouve sur une grande route passante lorsqu'on en sort. On se fait livrer la plupart de nos courses, et on fait souvent notre sport ou notre yoga à la maison ou dans la salle de sport de la résidence. 

Vous sentez peut-être une déception en lisant ces mots ? Non, ce n'est pas de la déception, c'est plutôt de la surprise. 

Nous devons en effet nous résoudre à un constat : la crise COVID a impacté Mumbai à plus d'égards qu'on ne l'avait anticipé. Pour commencer, le gouvernement a assoupli la règlementation liée aux nouvelles constructions pour relancer l'économie. Il y a donc des travaux PARTOUT. En conséquence, il y a beaucoup (plus) de bruit, les vieux bâtiments d'époque sont rasés les uns après les autres pour laisser place à des tours, il y a plus de circulation et de camions qui transportent les matériaux et les ouvriers, et à cela s'ajoute aussi énormément de poussière. De nombreux Indiens qui prenaient auparavant le train pour se rendre au travail préfèrent désormais prendre leur voiture, comme pendant la crise COVID, pour avoir un meilleur confort durant le trajet. Tous ces facteurs entraînent, par un cercle vicieux infernal, plus de bruit, plus de trafic routier, et bien plus de pollution. Delhi, la capitale de l'Inde tristement célèbre pour ses records de pollution, a cet hiver été battue par Mumbai... On se passerait bien d'un tel trophée... 

Une chose est sûre, ce deuxième épisode de vie à Mumbai est très différent du premier, mais nous le vivons aussi différemment. Dès notre arrivée, nous avons investi plus de temps dans des activités en groupe pour rencontrer du monde, et nous avons également décidé de vraiment visiter la ville pour mieux la comprendre. Vous allez probablement rire, mais en 3 années passées à Mumbai, nous n'avions jamais participé à une visite culturelle pour en apprendre plus sur le patrimoine culturel - par ailleurs tellement riche - de la ville. 

Nous appréhendons donc ce deuxième épisode avec curiosité. Nous nous déplaçons en moto - Damien est le TRES HEUREUX propriétaire d'une Royal Enfield - ce qui nous permet d'être plus indépendants et plus libres, nous nous inscrivons à différentes visites culturelles et à des événements divers, et globalement nous essayons de tirer le meilleur du temps passé ici. C'est notre deuxième chance, alors nous ne comptons pas la gâcher. 

En témoigne de cette volonté d'en apprendre plus, je suis "rédactrice" bénévole pour un journal en ligne à destination des francophones intéressés par l'Inde et Mumbai. C'est l'opportunité de rencontrer des personnes inspirantes, de se renseigner sur des sujets variés dans le but de transmettre l'information, et plus généralement d'apprendre de nouvelles choses ! 

Apprendre sera donc le maitre mot de l'Inde, épisode 2...